Pour la DGESCO : Rachel-Marie Pradeilles-Duval, cheffe de service de l’instruction publique et de l’action pédagogique Sandrine Bodin, sous-directrice de l’innovation, de la formation et des ressources à la DGESCO
Pour l’APSES : Amandine Oullion, co-présidente, Anna Dreuil, co-secrétaire nationale.

Cette audience, sollicitée par l’APSES, portait sur l’organisation de la session 2024 du baccalauréat et sur les programmes de SES. Les représentantes de l’APSES ont défendu les mandats de l’association sur les trois points suivants :

1. Demande de l’APSES : une seule épreuve par spécialité en juin (et non pas sur deux jours).

APSES : Cette demande se fonde d’abord sur un objectif d’équité entre élèves. Par ailleurs, le fait de positionner l’épreuve sur deux jours avec deux sujets différents a occasionné des harmonisations de notes en masse. L’enquête de l’APSES sur la correction du baccalauréat en mars 2023 a notamment montré un écart de notes entre le jour 1 et le jour 2 (presque 1 point d’écart sur l’épreuve composée). L’APSES rappelle également son attachement à une harmonisation a priori réalisée de façon académique et en présentiel car c’est un moyen essentiel pour s’approprier les consignes de correction.

DGESCO : Il n’est pas envisagé d’avoir un seul sujet par spécialité car cela augmenterait trop le nombre de jours de passation des épreuves (une dizaine de jours), incompatible avec la reconquête du mois de juin. Une commission nationale qui travaillerait sur les deux sujets pour harmoniser les attentes et éviter les écarts de notes pourrait être mise en place en SES. Les commissions d’entente académiques seraient conservées et organisées en présentiel ou distanciel selon les souhaits de chaque académie.

2. Demande de l’APSES : évaluer en juin sur des programmes allégés

APSES : Ces allègements pourraient se faire en deux temps :
• A très court terme, une réduction du nombre de chapitres pour cette année. L’épreuve pourrait porter sur les 8 chapitres initialement prévus pour le mois de mars. A la fois parce que c’est le programme qui a été préparé par les collègues avant la rentrée et que le programme en année paire est particulièrement lourd, avec certains chapitres très techniques.
Pour rappel, les enquêtes de l’APSES sur l’avancement du programme de Terminale ont montré : en 2021-2022, que seuls 7 % des collègues arrivaient à suivre le rythme ; en 2022-2023, un effet de rattrapage mais des sacrifices ont été faits sur la méthode et la remédiation. Certains points du programme sont également renvoyés à la maison en raison du manque de temps.

• A moyen terme : des allègements au sein des chapitres pour permettre aux enseignant·es (1) de traiter le programme sereinement ; (2) de travailler la méthode pour préparer au mieux les élèves au supérieur ; (3) de préparer le grand oral, en l’absence d’un temps dédié ; (4) les accompagner dans leur projet d’orientation post-bac. Le fait d’avoir un nombre de chapitres et d’objectifs d’apprentissage trop étendu se fait au détriment de l’appropriation des connaissances par les élèves, de l’acquisition de la méthodologie, des outils nécessaires à la manipulation des données statistiques et des textes qui sont des compétences indispensables pour réussir dans le supérieur. Plutôt que des chapitres constitués d’un grand nombre d’objectifs d’apprentissage et un questionnement qui arrive toujours en fin de chapitre, il serait souhaitable d’avoir des formats de chapitres plus problématisés, pour familiariser les élèves avec la démarche de problématisation, en lien avec la formation du supérieur, et un nombre plus réduit d’objectifs d’apprentissage. Pour cela, il faudrait constituer un groupe de travail pour avoir des programmes allégés de façon plus satisfaisante. Ce groupe de travail pourrait travailler sur les 3 niveaux du lycée pour aborder les points qui posent problème aux collègues. Ce groupe de travail devrait être constitué au moins pour moitié d’enseignant·es du secondaire.

DGESCO : les programmes actuels ont été élaborés par des spécialistes du secteur et des enseignants en prenant en compte ce qui pouvait être fait au cours de l’année scolaire. La faisabilité des programmes a fait partie des réflexions dès le début de l’élaboration et de la publication des programmes. Sur les allègements, il faut être attentifs à ne pas mettre les élèves en difficulté dans le supérieur en ayant trop abaissé les exigences en classe de terminale. Le fait de retravailler les programmes du cycle terminal suppose que la réflexion soit menée dans un cadre stabilisé or il n’y a eu aucune session stable du baccalauréat depuis la réforme. Le travail de la DGESCO se fait toujours en lien avec les acteurs de terrain.

3. Demandes de l’APSES concernant le grand oral

APSES : L’APSES rappelle son attachement à la formation à l’oral. Il est intéressant de pouvoir accompagner les élèves sur des questions qui leur sont spécifiques. Mais selon l’enquête menée en 2021, 78 % des collègues étaient peu ou très peu satisfaits de la préparation de l’épreuve. Pour pouvoir accompagner correctement les élèves dans la préparation de cette épreuve, il faudrait un temps de préparation dédié en effectif très réduit. Par ailleurs, il faudrait que les jurys soient composés uniquement des enseignants des disciplines concernées. Enfin, le format de l’épreuve, actuellement insuffisant, doit être repensé.

DGESCO : il y a eu de longues discussions sur la répartition des 6h pour préparer le GO (avec l’idée par exemple de flécher 1 heure ou 1/2 heure par semaine sur la préparation du GO) mais les collègues auditionnés ont considéré que cela relevait de la liberté pédagogique. Les TPE étaient une épreuve disciplinaire, ce qui n’est pas le cas du GO. C’est un travail qui s’appuie sur les disciplines. La DGESCO travaille sur l’accompagnement des jurys, l’appropriation au préalable de cette posture spécifique au GO. Le fait d’avoir des jurys strictement disciplinaires, au-delà de la difficulté logistique, reviendrait à exclure des enseignants de ce GO alors que ces enseignants apportent un éclairage sur l’oral. Par ailleurs, l’équilibre à l’intérieur du GO va être modifié avec la suppression de la 3ème partie.
L’objectif c’est que pour la session 2024, les arbitrages soient publiés rapidement.

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