Paris, le 23 mai 2022
Dans une chronique publiée dans les Echos le 19 mai 2022 et intitulée « Le penser-faux de Mélenchon », l’économiste Philippe Aghion instrumentalise les sciences économiques et sociales (SES) à des fins politiques. Ainsi, s’il affirme se battre depuis plusieurs années pour que tou·te·s les élèves du secondaire apprennent l’économie « afin que chacun puisse comprendre que certaines idées ne peuvent fonctionner », ses propos visent directement le programme politique de J.L Mélenchon.
L’APSES prend acte du fait que les chapitres d’économie des programmes de SES, qui ont été réécrits en 2018 par un groupe d’experts présidé par M. Aghion (par ailleurs soutien officiel d’E. Macron en 2017), l’ont été avec pour objectif de dissuader les futur·e·s citoyen·ne·s de voter pour les adversaires politiques d’Emmanuel Macron. Cette prise de position est révélatrice des pressions qui s’exercent depuis de nombreuses années sur la confection des programmes de sciences économiques et sociales et de l’instrumentalisation qui peut en être faite par le pouvoir politique.
L’APSES dénonce ce grave manquement au principe de neutralité, pourtant fondateur de l’Éducation nationale, et rappelle, au contraire, son attachement à un enseignement pluraliste de SES, permettant de donner aux élèves les clés de compréhension des débats qui traversent la société. Afin d’être en capacité de construire leurs propres opinions, les élèves du lycée doivent être tenu·e·s à l’écart de tout endoctrinement et l’enseignement de sciences économiques et sociales doit être protégé de toute orientation idéologique, quelle qu’elle soit.
Pour que tou·te·s les élèves aient accès à une solide culture en sciences sociales, leur permettant de comprendre et d’interroger les enjeux économiques, sociaux et politiques contemporains, l’APSES demande :
– une réécriture des programmes de SES, pour qu’ils intègrent davantage la réalité des débats scientifiques et démocratiques ;
– une augmentation du volume horaire d’enseignement en classe de seconde, qui, à 1h30 hebdomadaire, n’est pas à la hauteur des enjeux de la formation citoyenne.